Un attachement principiel à ce qui reste de service public amena cette jeune femme à élire France Télécom comme opérateur de son appareil de téléphonie mobile. Au terme de trois années d'usage peu intensif de l'engin, elle s'avisa de changer de contrat, et, en place d'un paiement mécanique à Ola de 155 F/mois pour une heure forfaitaire qu'elle n'utilisait pas, opta, chez Itineris, pour une formule à 49 F mensuels tarif amplifié du prix de ses ponctuels bavardages. Là commence l'affaire, et elle est exemplaire, l'affaire.
Exemplaire en ceci qu'en matière de néo-économie portable, on y vérifia que plus il y a de tuyaux, moins on s'entend : ainsi le demandeur n'accédera-t-il à son «service clients», décentralisé dans une province non identifiée, que par le moyen du téléphone, au terme de longues minutes de vivaldiennes Quatre Saisons (le printemps) ou exotiques El Condor pasa. Briefé par des cheffaillons très soucieux de rendement, bien abrité dans son bunker et son anonymat, l'interlocuteur va s'autoriser avec sa «cliente» une conduite décidément très «tendance» dans les écoles de commerce. D'abord, en tentant de la convaincre que le contrat auquel elle aspire n'existe pas ; ensuite, en lui demandant de justifier la réduction de sa consommation ; puis, plus sournoisement, en prévenant du «risque» qu'elle prend de voir son transfert facturé (elle ne «risque» rien : le transfert de contrat est facturé ; en fait, le jeune homme finira par avouer qu'il est facturé, ou non, à la tê