Daniel Cohn-Bendit, dans l'interview publiée par «Libération» le 8 mars dernier, évoquait le nom du philosophe René Schérer en indiquant qu'il lui semblait «fou» de penser que si des adultes commettent aujourd'hui des actes de pédophilie, ce serait parce qu'ils l'ont lu. Une note rappelait que René Schérer, avec Guy Hocquenghem, avait participé à un numéro de la revue «Recherches» en 1976 «Plaidoyer pour la libre sexualité des enfants». René Schérer nous a adressé un courrier que nous avons reproduit dans «Libération» du 13 mars où, sous le titre «Non à l'amalgame», il conteste avoir traité à l'époque «exclusivement» de sexualité enfantine, mais affirme avoir voulu critiquer «l'encerclement disciplinaire» de l'enfance dans la société. Nous publions ci-dessous une des réactions que ce texte a suscitées.
René Schérer s'était, dit-il, promis de ne pas écrire, de se taire à propos du «gigantesque déballage» provoqué par les propos exhumés de Daniel Cohn-Bendit. René Schérer ne tient donc pas ses promesses en publiant un article dénonçant : «l'amalgame» que constituerait ce qu'il désigne comme un concept : la pédophilie.
Heureusement que René Schérer ne tient pas ses promesses tant son argumentation est édifiante et nous offre un excellent exemple de l'embrouille que les magiciens experts manipulent avec dextérité en espérant pouvoir continuer d'agir leurs basses besognes à l'abri des regards.
D'abord, pour bien embrouiller, il s'agit de relativiser, pour ne pas dire soustraire aux