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Libération

La pub qui salope tout

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publié le 22 mars 2001 à 0h09

Lorsqu'un produit se déprécie, lorsque sa valeur marchande part à vau-l'eau, arrive toujours à point nommé un charognard pour faire encore un peu dégorger la bête, et, sur son jus, se faire du blé. Souvent, le charognard s'habille en publicitaire, afin de booster le produit. Le foot, par exemple... Ça ne va pas fort, en ce moment, le foot... De baston dans les travées du Parc en baston à la Ligue nationale, où le président Bourgoin, ex-«roi du poulet», semble en délicatesse avec ses comptes, de faux passeports en contre-performances européennes, le standing de la nation reine de l'univers a cessé d'affoler les marchés. Le ballon se vend moins bien, à la télé et au stade, où l'acheteur n'adhère plus aux tarifs sans barguigner (lire Libération de mercredi). Alors, pour remettre un peu d'épopée dans le truc, pour intéresser les parties sans enjeu, la fédé s'est payé une campagne de promo, une «grande saga des Bleus» en huit épisodes qui déclinent la représentation d'autant d'adversaires. De la bêtise savoureuse comme dans Flaubert (Dictionnaire des idées reçues)! Samedi, après le Teuton en chevalier du même nom, le Nippon en samouraï; suivront le gai Portugais en sorte de conquistador et le Danois en Viking, avant l'Algérien ­ barbu, peut-être ­ et quelques autres... Un peu agressif, non?, demandait l'AFP à un certain M. Giletta, de son état «directeur des grands événements au Stade de France». Que nenni, rétorqua l'autre; ludique, jeune, virtuel, et «positionné dans un univers