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Libération

L'extrême droite serait-elle de droite?

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publié le 24 mars 2001 à 0h11

En a-t-on eu peur, de l'extrême droite ! Naguère, on s'effrayait de la montée des intolérances qu'elle symbolisait, on la combattait comme si son arrivée au pouvoir était imminente avec les déportations diverses y afférentes. La vigilance à laquelle le gouvernement appelle aujourd'hui la population contre les inondations, c'est contre le Front national qu'elle se concentrait alors. On s'est mobilisé contre le racisme, l'antisémitisme et toutes les exclusions. On a résisté, tenu bon. Et puis, voilà soudain qu'à cette suprême diabolisation succède une suprême dédiabolisation.

L'extrême droite, à suivre les soirées électorales, a cessé d'intéresser. Elle semble être désormais passée par pertes et profits. Mais même cette balance est en vérité déséquilibrée : pour la perte de Toulon, ville acquise presque par erreur, elle a paru bien profiter à Orange, Marignane et Vitrolles qui sont devenus ses vitrines (le temps n'est plus où elle tentait ses expériences dans l'arrière-boutique). Ce qu'on redoutait de l'extrême droite, était-ce juste que ses candidats fassent un score leur permettant de se maintenir au second tour, aidant la gauche à l'emporter là où celle-ci n'avait pas la majorité absolue? Evidemment pas. Mais le fait est que quand elle n'a pas le pouvoir de créer des triangulaires assassines pour la droite, elle passionne moins. L'extrême droite servait naguère à définir a contrario un choix sans ambiguïté de société, elle n'apparaît plus que comme un élément d'une pure arit