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Libération

La finance est malade.

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publié le 26 mars 2001 à 0h11

La récession américaine a une composante qui vient exclusivement de l'économie réelle: la demande chute pour un certain nombre de biens (maisons, ordinateurs, voitures, téléphones portables...) parce que, après des années de forte accumulation de ces biens, il y a saturation naturelle des besoins. Mais si seul ce cycle de la demande était présent, la croissance américaine aurait certes ralenti (de 5 % à 2 % peut-être), mais il n'y aurait pas de risque d'une récession durable. L'ampleur du ralentissement a été amplifiée, et la confiance ébranlée, par deux développements additionnels liés à la finance: la chute des bourses et l'arrêt de la distribution de crédit bancaire aux entreprises. Ces évolutions financières brutales poussent à s'interroger sur les problèmes structurels de la finance américaine, problèmes présents d'ailleurs dans les autres pays.

Partons des marchés boursiers: le Nasdaq a perdu plus de 60 % de sa valeur depuis mars 2000, l'ensemble des sociétés cotées, 25 %. Les modèles habituels de valorisation boursière montrent que les cours des entreprises technologiques sont encore surévalués. La question est donc: comment les cours boursiers avaient-ils pu être autant surévalués?

Cette question conduit à s'interroger sur l'information fournie aux épargnants. Certaines analyses, qui justifient les niveaux des cours de la fin 1999 et du début 2000, n'avaient aucun sens macroéconomique. Il est impossible que l'ensemble des sociétés cotées dégage des résultats en hausse