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Libération

La tentation de l'archaïsme

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publié le 6 avril 2001 à 0h24

Dominique Strauss-Kahn a bien choisi le moment de son retour. Au lendemain d'élections municipales décevantes pour la gauche, la tentation de l'archaïsme effectue en effet une rentrée fracassante. Au sein de la gauche parlementaire, le camp des modernistes manquait cruellement d'un chef de file d'envergure. Laurent Fabius est entravé par ses fonctions ministérielles et par sa vocation à jouer quai de Bercy les éternels gardiens du temple. DSK est disponible et sera précieux. A un an seulement des échéances décisives, tous les mauvais réflexes pavloviens resurgissent dans la majorité. Face aux difficultés qui se multiplient, le réalisme de gauche se fissure. L'envie d'un grand bond en arrière idéologique pointe chez certains. Les vieux comportements politiciens s'affichent derechef. Ainsi, le Parti communiste et les Verts cèdent-ils sur-le-champ à leurs démons passés. Le premier perd de nouveau des pans entiers de ses citadelles communales. Il proclame vouloir se rénover et même adopter un label plus contemporain. En attendant, il fait exactement l'inverse. Il fait porter au gouvernement (auquel il participe, même s'il semble soudain l'oublier) le poids de ses propres blocages et de sa peur du changement. Il apostrophe Lionel Jospin que Robert Hue accuse brutalement de surdité sociale. Il ressuscite ses vieilles revendications mécaniquement quantitatives. Il propose les remèdes des années 80 aux problèmes des années 2000. Il divise, il régresse, il se caricature. Au lieu de p