Le ministre vient d'annoncer une réforme des collèges après une vive polémique sur le collège unique. Revenons sur quelques éléments de ce débat: nombre de ces raisonnements partent généralement d'une vision fausse du collège dit unique qui n'a, en réalité, jamais existé. Son évolution au fil des années, depuis la création du collège Haby en 1975, montre qu'il a toujours buté sur la même difficulté: celle de l'hétérogénéité des niveaux des élèves à l'issue de l'école primaire. Il ne suffit pas de décréter un enseignement commun pour tous pour que s'estompent les disparités scolaires et sociales.
La question la plus difficile est de savoir comment faire pour réduire les écarts entre ce qui est acquis et ce qui devrait l'être, et cela dès l'arrivée en 6e. Les réformes successives ont toujours tourné autour de ce problème. Toutes les solutions ont été tentées: classes de transition, CPPN, CPA, la pédagogie différenciée, les groupes de niveaux, les 4e et 3e aménagées, les cycles en trois ans, dispositifs jamais évalués et supprimés pour l'essentiel.
Les dispositifs de prise en charge de la grande difficulté scolaire ont quasiment disparu du collège, et ces élèves en perdition dès la 6e souffrent dans des classes de plus en plus hétérogènes, ne comprennent que difficilement ce qui s'y passe, et se révoltent. Cette situation crée aussi de la souffrance chez les professeurs qui doutent de la pertinence de leur mission.
Pourquoi une telle impuissance à résoudre le problème du collège d