Alors que les journaux relaient à qui mieux mieux «le coup de stress» ou «la mauvaise passe» que traverse Lionel Jospin, il semble intéressant de revenir sur ce fameux déplacement (lundi dernier, ndlr) du Premier ministre dans la vallée de la Somme, auprès des sinistrés d'Abbeville.
Fief du mouvement «Chasse, pêche, nature et traditions» (CPNT) avec les communes de la baie toute proche , cette partie de la vallée de la Somme se caractérise par une sociologie particulière qui mérite attention. Pays de petites entreprises familiales, où sévit un management directement issu du XIXe siècle, le gros de sa population est constitué de famille d'ouvriers, aux revenus souvent modestes, se remettant difficilement des années noires de la crise économique qui a sévi de plein fouet dans cette vallée, comme sur le plateau voisin du Vimeu. Les stigmates restent importants. A des dizaines d'années d'exploitation économique cadences infernales, paternalisme insupportable, salaires de misère a succédé une période de chômage généralisé renforçant encore davantage un isolement et un repli soigneusement cultivé par un patronat et des notables hautains, dédaigneux et à la vue courte.
Pourtant, qu'elle est belle cette vallée, paradis de verdure et d'eau, terrain privilégié de la chasse et de la pêche, loisirs ancestraux pratiqués de pères en fils et refuges contre la dureté du monde.
Mais la pourriture y trouve aussi son compte. Incapable de retrouver ses intérêts défendus par une droite désem