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Libération
Analyse

Comment lutter contre les prises d'otages.

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par François LONCLE
publié le 13 avril 2001 à 0h28

Il ne se passe guère de semaine sans qu'une prise d'otages ne défraye la chronique internationale. Un jour, c'est un photographe en Tchétchénie, une autre fois des responsables humanitaires en Somalie, ici un fonctionnaire de l'ONU en Ossétie, là des diplomates au Pérou ou des personnels d'ONG au Soudan, des employés d'une firme pétrolière en Angola, des touristes au Yémen...

Les enlèvements sont réellement devenus un problème de relations internationales qui mobilise les chancelleries, les parlementaires, les opinions publiques, les médias et les agences de voyage. Ces prises d'otages sont si fréquentes qu'elles ont nécessité la création, au sein des services diplomatiques, de structures spécialisées: au Quai d'Orsay existe ainsi la «cellule affaires individuelles». Elles alimentent même un nouveau genre littéraire: deux des involontaires protagonistes français de Jolo viennent, par exemple, de publier leurs témoignages. Pour Stéphane Loisy et Marie Moarbès, cette mésaventure s'est bien terminée, comme ce le fut aussi pour Vincent Cochetel et Brice Fleutiaux (1). En revanche, Karine Mane, jeune secouriste du HCR, a malheureusement été tuée en 1997 au Tadjikistan. Au total, une centaine de Français ont été enlevés à l'étranger depuis dix ans.

L'affaire de Jolo a souligné l'ampleur prise par ce phénomène. Au point que 49 % des Allemands sondés par Der Spiegel, dont l'envoyé spécial avait d'ailleurs été lui aussi capturé et relâché après le versement d'une forte rançon, classent