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Libération
TRIBUNE

Les inondés, oubliés du monde rural

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par Yves BUTEL
publié le 16 avril 2001 à 0h29

Parler de politique face à des gens qui vivent depuis dix jours dans la Somme sous 1,50 m d'eau est indécent. Qu'en ont-ils à faire des débats politiciens? A l'heure actuelle, et même si la décrue est annoncée, plus de 2 000 foyers ont les pieds dans l'eau, le mouvement CPNT (Chasse, Pêche, Nature, Traditions) n'avait pas l'intention de mettre les pieds dans le plat autre part que sur le terrain de la solidarité, mais face à deux articles parus dans Libération où l'on assimile le mouvement à la droite locale («Rebonds» de Loïc Leuliette en date du 12 avril) et l'autre qui sous-entend clairement que les chasseurs ont «agité» le Premier ministre Lionel Jospin lors de son évolution mouillée dans la Somme, CPNT se sent fondé d'apporter son éclairage.

Si les critiques de CPNT avaient pris la peine de s'y intéresser, ils sauraient que CPNT est un mouvement apolitique et indépendant contestant la politique politicienne, qu'elle soit de gauche, de droite ou d'extrême droite. N'est-il pas alors facile de passer pour de simples agitateurs, de «bousculeurs» de Premier ministre lorsqu'on s'écarte du moule politique traditionnel parce qu'on défend la ruralité et les différences? Ni CPNT, ni les chasseurs ont préparé la visite dans la Somme de monsieur Jospin; la seule interpellation des chasseurs à l'encontre de la politique gouvernementale est d'affirmer que 600 000 F d'aide aux sinistrés est une aumône inadmissible étant donné les dégâts et le coût des opérations. Car la Somme est aujou