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Libération
TRIBUNE

Halte aux «meutes sportives»

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publié le 24 avril 2001 à 0h34

La campagne de bourrage de crâne ­ fabrication d'euphorie collective aussi autosatisfaite que vide ­ en faveur de l'organisation des Jeux olympiques à Paris a pris son envol. Où est passée la critique du sport, qui ne manque pas de matière? Faux passeports, matchs truqués, manifestations racistes dans les stades de football, trafic d'êtres humains, trafic de produits dopants: le sport rejoint chaque jour un peu plus la rubrique banditisme chez les chroniqueurs. Et que dire de la condamnation destinée à mettre fin à la carrière sportive de Richard Virenque, par les instances de l'Union cycliste internationale, après ses aveux devant la justice? Ne jette-t-elle pas une lumière crue sur le milieu vélocipédique: ce verdict ne fonctionne-t-il pas à l'inverse de toutes les pratiques favorables aux repentis, ressemblant farouchement à la règle protectrice des mafias, celle de l'omerta?

Malgré la prolifération de toutes ces informations sordides, la croyance dans le sport continue d'être fermement chevillée à l'imaginaire de nos contemporains. A la différence de la politique politicienne, discréditée dans l'opinion par les affaires, tous les sondages placent les sportifs aux sommets de l'admiration collective. Il se pourrait que le grand mystère du monde moderne fût la question suivante: comment se fait-il que les hommes des sociétés contemporaines, non contents de ne pas vomir de dégoût à la connaissance de la corruption sportive, alors qu'ils haïssent la corruption politique, n'ago