Eh bien! Les récentes élections municipales n'auront pas révélé que la figure charismatique de ce monsieur Perruchot, jeune vieillard de l'écurie UDF, «tombeur de Jack Lang» à Blois et de ce fait appelé aux plus hautes destinées dans l'appareil centriste. Un autre élu, RPR celui-là, aura marqué d'un édifiant coup d'éclat sa prise de la mairie d'Aubergenville (Yvelines), arrachée de haute lutte au socialiste Alain Pierre. Notre homme s'appelle Bony, François Bony. Découvrant que son prédécesseur avait demandé à la ministre de la Culture, Catherine Tasca, et à titre gracieux une minuscule préface à un recueil de poèmes enfantins destiné à promouvoir le départemental Salon du livre, son sang ne fit pas cent, ni dix, ni deux tours: son sang ne fit qu'un tour. Bony, investi d'un grandiose devoir, requit ses employés de mairie; au moyen d'un cutter d'Anastasie, le personnel se vit intimer l'ordre d'amputer sept mille ouvrages imprimés de leur ministérielle et très anodine préface. Le découpage eut lieu, sans autre vergogne. D'un seul coup d'essai-coup de maître, Bony entrait ainsi par la grande porte dans la cour assez restreinte des crétins mythologiques qui font le bonheur essentiel du chroniqueur bien au-delà des hebdomadaires satiriques. Son mur du çon, il le franchit à Mach 3 au moins, dans un vacarme tel que le monde se souviendra, assurément, du nom de François Bony. Force est pourtant d'admettre que, dans le ridicule, le nouvel édile n'aura pas sombré seul. Comment regarde
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