Pauvre Algérie... ce pays dont le peuple, devenu indépendant en 1962 mais à ce jour pas encore libéré, ne vit plus que dans le désespoir au point de se demander si cette indépendance en valait vraiment la peine. Il a suffi dernièrement que la rumeur se propage (sur l'éventualité pour les Algériens nés entre 1954 et 1962 d'acquérir la nationalité française) pour que les services d'état civil en Algérie se voient submergés par des demandes d'extraits d'acte de naissance rédigés en français. Pour mettre un terme à cette nouvelle «opposition» pacifique, le régime en a interdit toute délivrance. La rue n'a pas tardé à réagir avec son humour caractéristique et féroce: «Le pouvoir a-t-il peur qu'il ne lui reste plus personne à gouverner?» Si le désespoir est la forme ultime de résistance «pacifique», il peut facilement basculer dans la violence. Lorsque, avec des politiques de toutes sortes (économique, sociale, culturelle), on confisque à l'ensemble d'une population son passé et son présent pour lui refuser l'avenir, alors il ne faut pas être surpris par les actions désespérées menées ces jours-ci par les jeunes Kabyles. Leurs revendications dépassent largement l'habituelle revendication identitaire et linguistique pour réclamer la fin de tout un système suranné.
Pauvre Algérie... elle qui n'arrive pas à se libérer d'une caste de militaires dont les généraux deviennent encore plus puissants lorsqu'ils partent «à la retraite». Comme ce général faiseur de roi, «à la retraite», venu p