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Libération
Critique

Le marin du roi

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publié le 12 mai 2001 à 0h51

Sur les bateaux de guerre, c'est une histoire que l'on raconte au carré des officiers: «Au XXe siècle, la Marine n'a fourni que deux grands amiraux à l'Etat: Darlan avec Pétain et Lanxade pour Mitterrand!» Les mémoires de l'amiral Lanxade était donc attendus. Ils décevront ceux qui attendent d'un chef militaire plus que ce qu'il peut offrir. L'Ecole navale n'est pas un atelier d'écriture et l'on ne parvient au sommet de la hiérarchie militaire que muni d'une bonne dose de conformisme. Le livre s'en ressent. Il faut pourtant apprécier ce témoignage de première main au coeur de l'appareil politico-militaire français.

Effondrement du bloc soviétique, guerres du Golfe et de Bosnie, essais nucléaires, interventions au Rwanda : de février 1988 à septembre 1995, l'amiral Lanxade a été aux premières loges. D'abord chef du cabinet militaire du ministre de la Défense, puis chef d'état-major particulier du président de la République, il devient chef d'état-major des Armées en mai 1991. Evidemment, Jacques Lanxade se donne souvent le beau rôle. Admirateur inconditionnel de François Mitterrand («son caractère et sa personnalité ne se prêtent à aucune prise...»), ce dernier semble lui accorder une grande confiance. A tel point qu'il l'envoie justifier la guerre contre l'Irak en direct sur TF1. En lieu et place du ministre de la Défense, Jean-Pierre Chevènement, fou de rage.

Dans son livre, l'amiral décrit le poids du «lobby français pro-irakien»: une semaine avant l'invasion du Koweït, aprè