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Libération

Quelle tolérance à l'école?

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publié le 15 mai 2001 à 0h52

Comme prof d'histoire-géo-éducation civique de quatrième («Droits et libertés»), je me proposais de faire venir un groupe d'intervention issu de la Maison des homosexualités de Touraine pour parler des discriminations à l'encontre des homosexuels et de leur situation dans le monde au regard des droits de l'homme.

Mon intention était de mettre en évidence les représentations des élèves sur un fait, leur montrer éventuellement leurs préjugés et certaines situations, plus ou moins dramatiques, auxquelles peuvent mener des a priori négatifs.

J'ai donc formulé une demande écrite à mes supérieurs administratifs. Mon principal m'a signifié son refus. Par ailleurs, mon inspecteur pédagogique régional a été contacté.

Deux principaux reproches me sont adressés.

Quant au fond. C'est un sujet trop dangereux pour une petite ville comme Amboise. Au regard de toutes les affaires de pédophilie actuelle, ce n'est pas un sujet judicieux. L'amalgame (que l'administration, bien sûr, ne fait pas) entre homosexualité et pédophilie est vite fait par certains parents. De plus, les adolescents ne se sentent pas concernés par ces problèmes. Quant à la forme. Les intervenants (parmi lesquels des enseignants) ne sont pas agréés, ni formés, par l'Education nationale. L'essentiel, selon moi, a été oublié. Il est bien entendu que les intervenants de la Maison des homosexualités de Touraine ne font pas de prosélytisme. Il est bien entendu, j'espère, que je ne suis pas pédophile, mais simplement un prof qui vou