Hier, le dessin d'Altan, à la une de la Repubblica, où deux citoyens impavides se font face: le premier: «Est-ce que ce pourrait être pire?» Le second: «Non.» Avec une terrifiante sobriété, tout est dit de l'état des choses dans le nouveau Parlement italien. Ce pire, tel qu'issu des urnes transalpines de dimanche, émancipe Berlusconi de ses alliés insortables les séparatistes de la Ligue du Nord et les «postfascistes» d'Alliance nationale lui laissant les mains libres pour faire sans leur soutien nécessaire, arithmétiquement parlant, ce qu'il escomptait faire avec eux. Hubert Védrine et Pierre Moscovici, ministres français de ces choses étrangères et européennes, ont compris ça. Le premier sera «attentif et vigilant». Le second, prenant acte d'«un vote démocratique dans un pays démocratique», n'excluait pas lundi de passer de l'attention à la vigilance. Le triomphe même s'il n'est pas tout à fait romain du Duce doux aura au moins le mérite d'éluder la délicate question des sanctions européennes contre un Berlusconi compromis par la nature même de ses alliés: le douloureux précédent autrichien ne se reproduira pas. Et, dans le silence attentiste des capitales du Vieux Continent, le néonazi Haider, frustré de ne pouvoir s'appuyer sur les alliés de Berlusconi pour asseoir sa «légitimité démocratique», n'a pu que bafouiller, pour la fustiger, une «campagne médiatique internationale» contre la droite du prochain président du Conseil italien. On ne saurait mieux dire q
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