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Libération
TRIBUNE

Défense: la nouvelle donne de George W. Bush

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par Philip H. GORDON
publié le 18 mai 2001 à 0h54

Dans son discours du 1er mai sur la défense antimissiles, George W. Bush a confirmé les attentes et les craintes de nombreux observateurs. Il a, d'une part, montré que les Etats-Unis étaient déterminés à déployer, à terme, un large système de défense antimissile ­ même si les détails n'en seront connus que plus tard ­ et d'autre part que cela ne les intéressait plus guère de préserver le traité ABM de 1972 avec la Russie. En lieu et place de la préservation de ce traité, perçu comme la pierre angulaire de tout l'édifice de contrôle des armements depuis des décennies, le discours de Bush en appelle à l'édification d'un «cadre nouveau», qui permettrait à l'Amérique de construire des défenses antimissiles pour «faire face à une menace différente». Plusieurs équipes rassemblant des hauts responsables de la Maison Blanche, du Pentagone et du département d'Etat devaient se rendre à Londres, Bruxelles, Paris, Varsovie et Moscou, ainsi que dans plusieurs capitales asiatiques, afin d'essayer tout à la fois d'expliquer la pensée nouvelle du président Bush, de rassurer les alliés inquiets, et d'obtenir leur soutien ­ ou du moins leur consentement ­ à ce projet.

A Paris comme dans les autres capitales européennes, l'équipe envoyée par le président Bush ne peut que se heurter à un certain scepticisme quant à la menace, à des doutes concernant la technologie, à une consternation face au coût du projet, et à une opposition résolue à toute abrogation unilatérale du traité ABM, perçu par les