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Libération
TRIBUNE

Algérie: les zones d'ombre de la gauche

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par Akram B. ELLYAS
publié le 21 mai 2001 à 0h56

Dans le débat sur la responsabilité du pouvoir politique français dans les crimes commis durant la guerre d'Algérie, le parti communiste endosse le rôle de référence morale en appelant notamment le président Jacques Chirac et le gouvernement à accomplir un «acte fort, solennel pour que la France, aux yeux du monde, condamne ce qui a été fait en son nom». Cet appel ne doit pas faire oublier le passé moins glorieux du PCF en la matière. Rappelons d'abord qu'au début du siècle, les relations de ce parti avec les nationalistes algériens ont toujours été ambiguës, la révolution mondiale étant jugée prioritaire par rapport à la revendication nationale. Il faut ensuite évoquer les terribles événements du 8 mai 1945 dans l'Est algérien où des milliers de musulmans furent massacrés alors que l'Europe fêtait sa libération. Quelle a été la position du PCF face à cette tuerie qui persuadera la majorité du mouvement nationaliste que seule l'action armée amènerait une prise en compte à Paris des revendications du peuple algérien? Ce fut une condamnation ferme, voire virulente, des... nationalistes algériens. Enfin les députés communistes ont eux aussi voté, le 12 mars 1956, les pouvoirs spéciaux qui ont notamment permis aux Aussaresses et consorts de mener leurs viles besognes jusqu'à la fin de la guerre.

Mais le PCF n'est pas le seul concerné par ce devoir de mémoire et il est peut-être temps que la gauche socialiste explique pourquoi elle s'est impliquée avec autant de force, du moins ju