Comme une course lente à une inhumanité de tous les instants... Après la guerre, en Afghanistan, il y eut les taliban, et avec les taliban, la charia. Voilà déjà quelque temps que notre conscience très occidentale observe avec effarement ce qui se décrète, du côté de Kaboul, au nom de la loi islamique. Désormais, on la sent même qui rechigne: le «voile islamique» avec quoi il fallut composer dans les écoles d'ici est, en sa version afghane et hard, devenu insupportable, comme en témoignent abondamment les panneaux publicitaires de notre conscience occidentale. De chaque nouveau décret du ministère DES vices et de LA vertu, notre conscience s'émeut bien plus que de sa propre impuissance; la charge symbolique de la destruction des bouddhas de Bamyan fut perçue comme plus douloureuse encore que celle des êtres vivants. Cet épisode sembla marquer un apogée, après quoi la fermeture, lundi, d'un nouvel hôpital kabouli (une ONG italienne y autorisait hommes et femmes à partager leurs repas) ou l'expulsion, voilà quelques semaines, des Afghanes des boulangeries (leur havre ultime et dernier recours dans la société civile) pouvaient presque passer pour mesures «ordinaires»... Soudain, mardi, les taliban se sont rappelés au souvenir de notre conscience occidentale en imposant aux hindouistes (à peine 1 % de la population), un insigne vestimentaire les identifiant comme non-musulmans. En découvrant que ce signe consistera en un morceau de tissu de couleur jaune, notre ethnocentrique co
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