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Libération
TRIBUNE

Homicide d'Etat en Algérie

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par Nils ANDERSSON
publié le 24 mai 2001 à 0h58

Il n'y a pas de guerre propre, de guerre sans bavures ni dérapages dans l'horreur, sans haine ni vengeance, sans cyniques ni psychopathes. Infliger le supplice, qu'il s'agisse d'un acte individuel ou commis dans la griserie de la lâcheté collective, reste inexcusable. Mais la question posée, et à assumer, est celle de la responsabilité des ordres donnés ou couverts, d'où l'importance du débat sur la torture.

L'horreur de la torture ne doit pas cacher, bafouant les lois et les valeurs de la République, les autres crimes de guerre commis pendant la guerre d'Algérie. On ne peut se satisfaire d'une mémoire sélective ignorant qu'il y eut des camps de regroupement, des ratonnades, comme celle du 17 octobre 1961, ou des opérations «homo» (pour homicides), l'assassinat de personnalités par les services secrets.

Or, précisément, sur les opérations spéciales, le silence persiste, alors que celles-ci soulèvent une grave question, celle du terrorisme d'Etat. De telles opérations, il y en eut à l'encontre de responsables du FLN: Aït Ahcène à Bonn et Nouasri à Francfort, Aissiou à Bruxelles et Boularhouf à Rome (attentat tuant un enfant dont le ballon avait roulé sous la voiture piégée), il y en eut à Paris contre l'avocat Ould Aoudia. Mais, au-delà du militant algérien, les opérations «homo» ont également eu pour cible des anticolonialistes.

Le 25 mars 1960, Georges Laperche, un professeur de Liège, favorable à l'indépendance de l'Algérie, est déchiqueté en ouvrant un colis contenant un liv