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Libération

Hollande en convoyeur

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publié le 25 mai 2001 à 0h59

En soi, qu'était-ce, au juste, que cette prestation de Bernadette Chirac, mardi, sur TF1? Rien que la promotion réciproque que se font tous les ans, autour d'une opération caritative baptisée Pièces jaunes, l'institution «première dame» de France et l'institution «première télé» de France. Une daube de Rotary, un salon de vieillards, un néant mécanique de sourires polis dans des bons mots de sous-préfecture (Chirac: «Le parrainage de David Douillet a pesé très lourd»)... Et puis, afin de relancer le truc, la question à deux balles, dite «d'actu»: «Et à la maison, vous en dites quoi, de Montebourg et de la présidentielle?» La dame alors lâcha deux mots d'une violence inouïe: pour les poux qu'on cherche dans la tête de son mari, ils lui inspiraient «un sentiment un petit peu de révolte» (diantre!); quant à savoir s'il comptait rempiler, oh là là... cette question-là était rien moins que «terrible» (re-diantre!). De mieux en mieux, se dit-on; l'affairé de l'Elysée ne répugne décidément à rien; après avoir dit tout et n'importe quoi aux paysans, aux inondés, aux Corses, aux écologistes et aux convoyeurs d'euros, le voilà maintenant qui envoie sa femme au charbon! Doit avoir un peu chaud aux fesses, quand même... Et zap. On aurait sans doute oublié ça très vite si le très performant François Hollande n'avait donné à ce rien une résonance incongrue en déclarant, le lendemain sur RTL: «Elle a parlé d'élection présidentielle. Je ne sais pas si c'était utile de confondre les genres.»