Il y a aujourd'hui pour la gauche démocratique un défi politique à relever. Ce défi, c'est celui de la gauche extrême dont l'objectif avéré est désormais de la faire perdre aux prochaines élections. Cette gauche a donc devant elle à gérer une situation comparable à celle qu'a eue à gérer la droite avec l'extrême droite. Même si ce parallèle a ses limites évidentes, il ne sert à rien de nier la réalité du problème à l'heure où la majorité plurielle est bel et bien menacée d'effilochement politique.
L'extrême gauche ne constitue pas une force politique considérable. Et sa tendance profonde à surenchérir n'a d'égale que sa profonde tendance à se diviser. C'est donc avant tout une force de nuisance. De nuisance électorale, comme on l'a vu dans des municipales, mais plus encore d'intimidation idéologique. Ce point est essentiel. A l'heure où le PC lutte contre la mort, l'extrême gauche entre en scène pour reprendre le flambeau sur la base d'un principe simple: donner mauvaise conscience à la gauche non communiste en lui refusant de construire un espace social-démocrate entre la droite et la gauche extrême. Comme le PC d'hier, l'extrême gauche veut asphyxier toute vision réformiste.
Ce pouvoir d'intimidation est à prendre au sérieux car il a culturellement influencé l'histoire du socialisme français. Certes, le communisme est mort et bien mort. Mais si les circonstances ne sont pas les mêmes, les procédés, eux, n'ont guère changé. L'extrême gauche a désormais trouvé, à travers sa dé