Têtu, Denis Kessler! Tandis que les projets iniques de «refondation sociale» qu'instigua le tonitruant vice-président du Medef vont leur train inexorable, ses affaires judiciaires vont couci-couça. L'autre semaine, partie civile ès qualités de président de la Fédération des assureurs dans l'affaire Axa (doublement des primes d'assurance d'enfants handicapés), il était débouté de son action en diffamation contre Philippe Val et France Inter (lire cette chronique du 8 mars); lundi, il réclamait quelque 300 000 francs à la revue Démocratie et Socialisme, qui le qualifia l'été dernier (Libération du 1er septembre) d'«ennemi public n°1». Peu téméraire, Kessler se plaint d'une «injure publique», laquelle, en droit, s'apprécie techniquement: à rebours de la «diffamation», elle épargne au tribunal un fastidieux défilé de témoins susceptibles de faire d'un procès une tribune. Lundi, l'audience fut exemplaire de la comédie judiciaire, lorsque la raison se noie irrémédiablement dans le cynisme procédurier. Il ne s'agit pas de contester le droit de Kessler d'ester en justice, ni celui de son avocat d'offrir au public quelques instants de franche rigolade, comme lorsqu'il plaide que son client, cloué au pilori d'une feuille de la notoriété d'un bulletin paroissial, a reçu d'imprécises «menaces». Il s'agit de redire que l'instrumentalisation des tribunaux par les puissants est devenue méthodique. Kessler, en ne venant même pas offrir à la cour le spectacle de ses plaies ouvertes pour donn
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