Menu
Libération
TRIBUNE

«Un projet très français.. trop»

Article réservé aux abonnés
par
publié le 30 mai 2001 à 1h03

«On pouvait s'attendre à ce que le Premier ministre français, dans son projet pour l'avenir de l'Europe, ne se laisse pas contaminer par la joie politique de bâtir du neuf du chancelier Schröder», commentait hier en Allemagne la Süddeutsche Zeitung (centre gauche, publié à Munich). «A Berlin, on vibre à nouveau de créer, à Paris on continue à construire sur du vieux [...] Les contradictions franco-allemandes, déjà visibles au sommet de Nice, ne se sont pas creusées. Elles s'expriment seulement plus clairement. Jospin sait qu'il n'est pas seul lorsqu'il rejette les conceptions de Schröder. Les Britanniques et les Européens du Nord ne veulent pas non plus d'une Europe fédérale sur le modèle allemand (...) Même s'il ne se dessine pas de nouvelle Entente cordiale entre Lionel Jospin et Tony Blair, leur front commun contre Berlin contient un rappel utile: au XXIe siècle encore, les Allemands n'ont pas de mal à mobiliser contre eux.»

En Grande-Bretagne, pour The Independent (centre gauche), il y a «peu à craindre du projet Jospin», un projet «très français» et «très fade» qui offre «une vision pragmatique, proche sur l'essentiel des idées du gouvernement Blair et des conservateurs pro-européens». Certes, en matière économique et sociale, le dirigeant français «est allé plus loin que ce que le New Labour peut accepter». En revanche, son schéma institutionnel, qui «renforce, plutôt que réduit, le pouvoir des Etats-membres», «est au diapason des vues britanniques modérées. [...] Jamai