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Libération
TRIBUNE

Familles nombreuses, aimons-les!

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publié le 8 juin 2001 à 1h11

La cause des problèmes de retraites est d'origine démographique et aucune des solutions avancées pour y remédier n'est de même nature. Pour garantir l'avenir, il suffirait pourtant d'avoir des familles plus nombreuses et de permettre aux femmes d'avoir tous les enfants qu'elles désirent. Hélas, le nombre de familles avec quatre enfants ou plus s'est réduit depuis vingt ans (passant de 600 000 à 400 000) en France, alors que le nombre de couples avec un seul enfant (3,6 millions), a augmenté de près de 400 000 dans la même période! Hélas, encore, une femme sur deux voudrait un enfant de plus mais y renonce en raison des contraintes matérielles!

Une société avancée devrait tout faire pour rendre compatibles le désir d'enfant et le travail féminin et ne pas pénaliser ceux qui préparent la relève et l'avenir. C'est pourtant tout le contraire qui se produit. Tout se passe comme si la société avait décrété la privatisation de la jeunesse en renonçant à la politique familiale traditionnelle, alors que la prise en charge de la vieillesse est de plus en plus socialisée. Il est vrai que les enfants ne votent pas, mais il faut surtout comprendre que la famille nombreuse est une minorité silencieuse qui n'intéresse guère les élites intellectuelles, par ailleurs si promptes à défendre les laissés-pour-compte et les oubliés de la société.

En effet, la famille ayant au moins deux enfants est minoritaire: elle ne représente que 20 % des 24 millions de ménages (moins de 7 % pour les familles d