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Libération

Créateur et créature

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publié le 12 juin 2001 à 1h13

Elle ne sembla d'abord que drolatique, la coïncidence de calendrier qui fit se tenir simultanément, ce week-end, les congrès du Rassemblement pour la France et du Mouvement des citoyens. Car, hormis leur incantation «républicaniste», quoi de commun entre ce vieux cheval fourbu de mises en examen de Charles Pasqua et Jean-Pierre Chevènement, dont la réputation d'intégrité, au moins, jamais ne fut mise en cause? Pas grand-chose, n'est-ce pas? Certainement pas grand-chose. Et pourtant ­ à quoi ça tient? ­, un fluide est passé à très grande vitesse, dimanche, entre Versailles et Marseille, où se mettaient en place les parallèles stratégies présidentielles du RPF et du MDC. Un fluide si puissant qu'il fallut bien reconsidérer l'a priori selon lequel jamais, au grand jamais, le lion de Belfort n'envisagerait de se compromettre avec le Badinguet des Hauts-de-Seine. Non, ce ne serait qu'épousailles tribuniciennes dans le partage d'un commun patrimoine rhétorique, où celui-ci invoqua Valmy et celui-là la Résistance, l'un et l'autre proclamant en stéréo que leurs deux candidatures à la présidentielle ne sauraient être que «de témoignage».

Et puis, comme s'il fallait absolument que la ferraille à l'aimant s'agrège, sitôt les numéros de tribune achevés, on a commencé à en entendre de drôles, dans les coulisses, où s'éleva dès dimanche un brouillard épais. Aux appels du «Che» à la constitution d'un «pôle républicain» répondit sans attendre la RPF députée européenne Florence Kuntz, dans le