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TRIBUNE

Poursuivre l'effort d'insertion

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Contre le chômage et l'exclusion, l'Etat doit s'appuyer sur les dispositifs décentralisés et maintenir son engagement budgétaire.
publié le 12 juin 2001 à 1h13
(mis à jour le 12 juin 2001 à 1h13)

Le marché du travail connaît une situation paradoxale: la reprise économique crée un nombre considérable d'emplois. Le taux de chômage, et particulièrement celui des jeunes et celui de longue durée, s'abaisse de manière significative. Il reste pourtant élevé; le nombre de bénéficiaires du RMI ne fléchit que faiblement. Des poches de très fort chômage subsistent, alors que dans des secteurs tels que le bâtiment ou l'hôtellerie la main-d'oeuvre fait défaut. Elle paraît réticente à l'apprentissage et au transfert vers de nouveaux métiers. Une zone de non-accès à l'emploi semble s'installer.

La présentation par le gouvernement, à la demande de l'Europe, d'un nouveau programme d'insertion par l'activité économique s'impose donc. Et la ministre de l'Emploi et de la Solidarité a préparé à cet effet des mesures destinées à améliorer, à valoriser certains dispositifs de la loi de 1998 contre les exclusions.

Ces propositions ne semblent pas, malheureusement, en pleine phase avec l'actualité. Elles sont accueillies avec scepticisme par le ministère de l'Economie et des Finances qui, pressé entre les revendications tous azimuts et la volonté de rigueur budgétaire, suggère que la réduction du chômage justifie un relâchement et non un renforcement des aides publiques accordées à l'insertion, une amputation des crédits budgétaires mis en place depuis 1998.

Il tire argument d'une étude du Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Credoc), selon laquelle 70 % des