Lundi, sitôt constaté que l'ex-instituteur Jacky Kaisersmertz, présumé pédophile aux soixante-douze enfants, ne serait pas présent à son procès, on pressentit à quels choux très gras d'aucunes gazettes allaient nous accommoder la soupe. On ne fut pas déçu. Mezza voce, d'abord, mais instantanément, retentit la sale clameur fustigeant le salaud de juge, dans le grand écart de toujours la même schizophrénie la très louable, mais contradictoire exigence de voir embastillés les criminels et garantie la présomption d'innocence... A ce jeu-là, le Parisien de mardi osa titrer en manchette de une: «L'incroyable bavure». Le coup de force du groupe Amaury, organisant sa sortie des NMPP pour s'autodistribuer, et la grève qui s'ensuivit firent que ce titre ne fut pas présent dans les kiosques. Au Parisien, on s'en est peut-être discrètement félicité lorsque tomba, en milieu de matinée, la nouvelle de l'arrestation de Kaisersmertz. C'est qu'on avait un peu vite oublié que la France est un Etat bien policé, dont tous les services ne font pas dans le registre Pieds Nickelés des Renseignements généraux: à la «cavale» de Kaisersmertz, fait aux pattes en Apollon de Bellac (Haute-Vienne), il fut mis un terme. Restait à vendre cet épilogue. On ne sait comment le Parisien aurait titré hier, sans la reconduction de la grève des NMPP, mais, à 20 heures, TF1 reprenait la piste en évoquant «l'incroyable arrestation». Comme si celle-ci avait été miraculeuse...
Le soupçon de protection dont aurait bén