Europe fédérale? Fédération d'Etats-nations? Ce débat franco-allemand mérite beaucoup plus que les anathèmes ou les simplismes auxquels il est souvent réduit.
Et si on parlait un peu de la République dans tout cela, de sa mémoire et de son éthique? Le concept n'est-il pas pour le coup fédérateur d'intérêts communs aux deux pays et surtout générateur de solidarités transnationales ainsi que d'engagements transculturels. Car on peut supposer que la République ne fait peur à personne dans les deux pays, sauf à ceux ou à celles qui prônent des idéologies de discrimination raciste ou des politiques d'exclusion sociale.
Récusons d'abord le terme de modèle: la France comme l'Allemagne ont des modes de fonctionnement de leur système politique qui leur sont propres et qu'il ne sert à rien d'opposer. Il faut plutôt comprendre leurs différences ancrées dans leur histoire et leur culture politique respective. Mais les deux pays ont aussi des mémoires communes qu'il faut revisiter.
Notre XIXe siècle serait par exemple bien pauvre sans les nombreux transferts culturels qui ont enrichi les rapports entre la France et l'Allemagne. A cette époque, la République est bel et bien au centre des débats français et allemands, voire franco-allemands, mais elle est surtout l'enjeu de combats politiques décisifs. Le rappeler en Allemagne ne peut être que bénéfique à l'heure ou la réappropriation de l'histoire des mouvements démocratiques comme le soulignait déjà dans les années 70 l'ancien président G