Il est de bon ton de fêter l'inauguration du TGV Méditerranée. Loin de nous l'idée de contester l'importance de l'événement. Il est naturel de vanter les prouesses techniques que l'événement traduit. Pour autant, il convient aussi de ne pas se laisser duper par cet épiphénomène au risque d'assister à des lendemains qui déchantent. La fête apparemment si unanime ne devrait en effet pas faire oublier la réalité bien plus contrastée en matière de transport ferroviaire et les incohérences de la direction de la SNCF qui sont masquées derrière cette grand-messe.
Derrière la refonte des horaires accompagnant l'ouverture de la LGV Méditerranée, tout se passe comme si, pour garantir le succès du TGV Méditerranée, il fallait supprimer les alternatives et obliger le voyageur à opter pour le «tout-TGV». Ce faisant, avec la refonte horaire et la suppression des trains Grandes Lignes qui a été mise en place, la fête devient également, et c'est beaucoup plus grave, une fête inéquitable. Contrairement aux discours officiels, tous les usagers de la SNCF n'en profiteront pas de manière égalitaire.
Le TGV Méditerranée pourrait être perçu comme un instrument de liberté, la possibilité de faire un aller-retour Paris-Marseille dans la journée. A y regarder de près, la grille horaire des TGV Méditerranée s'accompagne sur certaines lignes et pour certaines villes, d'un appauvrissement des relations.
Cet appauvrissement des relations sous-tend un aménagement du territoire qui est contraire à ce que l'o