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Libération
TRIBUNE

US don't go home

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par André FOURCANS
publié le 21 juin 2001 à 1h18

L'ouverture et la stabilité internationales n'exigent-elles pas un Etat hégémonique pour éviter les jeux destructeurs entre nations? Si oui, qui d'autre aujourd'hui que les Etats-Unis pour jouer ce rôle? En d'autres termes, la domination américaine, si domination il y a, tant vilipendée dans notre cher et vieux pays, n'est-elle pas nécessaire à l'équilibre du monde?

Au XIXe siècle, c'est la Grande-Bretagne qui exerçait une sorte d'hégémonie sur une bonne partie de la planète. Et ce n'est peut-être pas tout à fait un hasard si c'est à ce moment-là que s'est développée la mondialisation des marchés, le tout combiné à la stabilité économique et politique, du moins en Europe. La guerre de 14-18 fit s'écrouler ce bel édifice dans un orage de fer et de feu. La montée du protectionnisme et les entraves à la mobilité des capitaux et des marchandises dans les années 20 et 30 minèrent les fondations de l'économie internationale, avec l'instabilité et les crises qui en découlèrent.

Beaucoup ont alors reproché aux Etats-Unis de ne pas avoir pris le relais de la «perfide Albion» pour garantir l'équilibre économique mondial. Les Américains eurent au contraire tendance à se recroqueviller sur eux-mêmes et érigèrent des barrières à leurs frontières (notamment en 1930 le tarif dit Smoot Hawley qui alourdit la taxation des produits importés de 40 % en moyenne!). Sans parler de leur réticence à coordonner les politiques en matière de monnaies. Résultat? La pire crise internationale qui fut, et q