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Libération
TRIBUNE

La juste révolte des Algériens

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par Tassadit YACINE
publié le 27 juin 2001 à 1h22

La situation algérienne est arrivée à un point de non-retour. Il est difficile désormais d'ignorer les derniers événements qui se sont soldés par un échec patent pour les autorités de ce pays. Ces dernières ont suscité l'irréparable et entendent en faire payer le prix aux civils dont l'immense majorité est constituée par des jeunes de moins de 20 ans. Il suffit de revenir aux différentes interventions du président de la République [Abdelaziz Bouteflika] pour se rendre compte de l'évolution de son discours, ponctué à la fois par une démagogie creuse («les promesses sans lendemain») et des menaces à peine voilées, jusqu'à l'accusation de complot ourdi par l'étranger.

En réalité, il fallait comprendre que la gradation des événements obéissait à une logique: celle de ne rien céder aux revendications légitimes des manifestants. Comme à l'accoutumée, le Président et ses proches croient détenir une bonne fois pour toutes les rênes du pouvoir perçu comme un dû qu'ils ne lâcheront pas, dussent-ils massacrer la population. Cette attitude autiste et cynique traduit l'impasse politique dans laquelle se trouve le régime qui, jusque-là, a joué sur l'opacité, la mascarade et la mystification.

Comment en effet expliquer à l'opinion internationale que l'islamisme était ­ tout comme le «chaos» créé de toutes pièces dernièrement en Kabylie ­ le fait du pouvoir. Devant l'impossibilité de combattre ouvertement une opposition démocratique, «populaire» au lendemain de 1988, il fallait lui en opposer