Menu
Libération
TRIBUNE

L'après-Fidel a commencé.

Article réservé aux abonnés
publié le 3 juillet 2001 à 23h58

Fidel Castro s'écroulant sur la tribune, en plein milieu de l'un de ses interminables discours contre l'impérialisme américain, c'est la fin d'un mythe. A-t-il été victime de la chaleur, de la fatigue ou d'un malaise cardiaque? L'évanouissement du Lider Maximo, survenu le samedi 23 juin, n'est que le dernier symptôme d'une déjà longue maladie, qui couve depuis 1997 au moins, époque à laquelle il avait disparu, après de folles rumeurs concernant son état de santé. A Cuba, un pays où n'existe pas la liberté d'expression, la rumeur fait office d'information. Et la rumeur s'est confirmée, après coup. Ce n'est un mystère pour personne: Fidel Castro est gravement malade. L'homme n'est plus immortel ni invincible.

Ce qui paraît une évidence pour tout être humain ne l'est pourtant pas pour le peuple cubain. Dans son immense majorité, celui-ci n'a vécu que sous le règne sans partage, depuis quarante-deux ans, du géant barbu, à la fois débonnaire et autoritaire, une espèce de «petit père des Cubains» indétrônable, capable de survivre à la fois aux tentatives d'assassinat organisées par la CIA ou ses opposants, aux vents de liberté déjà anciens apportés par la glasnost et la perestroïka, et aux effets catastrophiques de la crise économique qui s'est abattue sur l'île dès la chute du mur de Berlin, comme une plaie sans remède.

A l'étranger aussi, il est difficile d'imaginer Cuba sans Fidel. Innombrables sont ceux, intellectuels ou non, qui identifient l'île à la révolution et qui ne conna