Que nos interlocuteurs se rassurent: notre indignation porte bien davantage sur ce que nous avons vu au cours de notre voyage dans les territoires palestiniens occupés, et la terrible logique d'apartheid qui est à l'oeuvre là-bas, que sur leur opinion, en dépit de ses excès et contresens. Cela étant dit, nous sommes heureux d'apprendre que leur premier texte se situait «dans une perspective pacifique et internationaliste». Le parallèle qui était fait entre les Palestiniens et l'extrême droite allemande ne nous avait pas semblé, à première lecture, appartenir clairement à cette tonalité.
Nous nous réjouissons donc que nos anciens contempteurs aient retrouvé, en même temps que leurs esprits, le sens de la mesure et, surtout, qu'ils parlent du sort des Palestiniens plutôt que de se perdre en vaines querelles sur la composition et les objectifs de notre délégation. Bien que le ton soit aujourd'hui très différent, nous ne pouvons cependant partager leur approche. Pierre-André Taguieff et ses amis s'ingénient à établir un semblant de symétrie dans les responsabilités. C'est un peu mieux que leur premier texte qui chargeait la seule direction palestinienne de tous les maux. Mais nous continuons à penser pour notre part que, s'agissant d'une situation coloniale, la responsabilité première incombe à ceux qui pratiquent la colonisation. Et ce n'est pas seulement le fait de «colons fanatiques» mais d'abord de la politique de l'Etat d'Israël en tant que tel.
Inviter en permanence le «lead