Au Proche-Orient, chaque jour amène son lot de destructions et de terreur. Attentats et actions de représailles se suivent des deux côtés, dans un enchaînement qui semble sans fin. Yasser Arafat et l'Autorité palestinienne, dont personne ne comprend plus la stratégie, continuent d'envoyer signaux et messages contradictoires dans toutes les directions. Ariel Sharon et son gouvernement, bénéficiant dans la conjoncture convulsive d'une popularité exceptionnelle, tergiverse, jouant de la fermeté pour mieux verrouiller l'immobilisme. Au milieu de ce chaos, rares sont les initiatives qui peuvent susciter espoir et réconfort. C'est pourquoi il nous semble utile de faire connaître le texte de la déclaration commune israélo-palestinienne, la première depuis plusieurs mois, publiée le 25 juillet dans le quotidien israélien Haaretz. Cet appel a été signé des deux côtés par des personnalités assez représentatives pour mériter l'attention. Ce refus de l'absurde a du mal à se faire entendre dans le tumulte et les vociférations, mais les femmes et les hommes qui le clament sont la voix de la raison et de l'espoir.
Marc Lefèvre, physicien, Philippe Gumplowicz et Pierre-André Taguieff, universitaires
Nous, cosignataires israéliens et palestiniens de cette déclaration, nous sommes réunis dans les circonstances les plus difficiles qui soient pour nos deux peuples. Ensemble, nous appelons à mettre un terme à l'occupation des territoires, à faire cesser le bain de sang, à la reprise immédiate des