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Libération

A Hadjia, Malika et Naïma

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publié le 15 août 2001 à 0h24

Le 13 juillet dernier, des femmes algériennes d'un quartier de la ville pétrolière de Hassi Messaoud ont été battues, lacérées au couteau, violées par trois cents à cinq cents hommes furieux hurlant «Dieu est grand». Le traumatisme pour certaines d'entre elles, dont le forfait est de vivre célibataires, les a laissées hébétées face à ce qui ne se répare pas.

Si mesurer la grandeur de Dieu est une entreprise contestable, nous pouvons tous mesurer le silence qui entoure cet événement. Le silence est comme un ricochet de l'horreur: il la double en l'ignorant.

Je ne comprends pas le silence des religieux de l'Islam en France. Je ne conçois pas que ces actes criminels ne soient condamnés sans rémission. Et nous pouvons ici rappeler le courage du grand mufti de Marseille ­ Soheib Bencheikh ­ qui, isolé, a proscrit des actes de barbarie commis au nom d'une mauvaise interprétation du Coran.

Le gouvernement algérien est dangereux pour son pays, complice des crimes qu'il utilise comme des chiens sont utilisés pour tétaniser un peuple en colère. Cependant, le raisonnement qui consiste à préférer se taire pour s'assurer que l'ennemi ne fera pas usage à son avantage des dénonciations n'est pas satisfaisant. D'autant que se mettre à parler, résister de ce côté de la Méditerranée, c'est aussi analyser et dénoncer la situation algérienne pour déstabiliser un pouvoir oppressif d'Alger à la Kabylie.

Je ne comprends pas le silence des politiques français comme si l'Algérie était un pays lointain,