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Libération
TRIBUNE

A mes amis opposants à l'OMC

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par Hervé-René MARTIN
publié le 16 août 2001 à 0h25

Nous assistons depuis quelque temps à l'émergence d'un courant d'opposition à ce que nous appelons par convention la «mondialisation». Minoritaire, ce courant connaît pourtant un fort succès d'estime. Déplacer près de cent mille personnes à Millau pour assister au procès de quelques paysans, c'est du même ordre de grandeur qu'une finale de Coupe du monde de football! Réjouissons-nous, mes amis.

En peu de temps, et quasiment sans moyens financiers, nous avons su nous doter de remarquables outils d'expertise. Débarqués quasiment d'une autre planète (j'étais pour ma part, il n'y a pas si longtemps, professeur de boxe), nous avons appris à lire entre les lignes des traités internationaux les plus obscurs: AMI (Accord multilatéral sur les investissements), PET (Partenariat économique transatlantique), OMC (Organisation mondiale du commerce), AGCS (Accord général sur le commerce des services). Leur appliquant le test de Dracula (qui consiste à éclairer ce qui ne peut vivre que dans l'ombre), nous en avons déjà mis certains à mal et je connais aujourd'hui des artisans, des cinéastes, des paysans, capables de confondre Pascal Lamy (commissaire européen au Commerce extérieur).

Reste que, pour être efficace, la performance de l'expertise doit s'appuyer sur une analyse politique juste. D'où mon appel ici à débat. L'idée la plus répandue parmi les forces de résistance à la mondialisation est que, suite à d'importants transferts de pouvoir depuis nos gouvernements vers des institutions int