Réduire le nombre des langues officielles dans l'Union européenne, cette «solution» suggérée par Louis-Jean Calvet (1), est aussi vieille que la redécouverte régulière des «problèmes» linguistiques de l'Union. Précisons d'abord que le prétendu «problème» de la complexité linguistique n'apparaît que si on en considère le poids budgétaire comme un critère déterminant. Mais l'Union n'est pas une société anonyme qui cherche à minimiser à tout prix ses coûts. C'est une construction politique fondée sur le droit et la démocratie. L'une des conditions pratiques de l'exercice du débat démocratique dans l'Union, c'est le droit absolu pour tout citoyen d'y participer dans sa propre langue. Cela a un coût, certainement. De quelques euros par an pour chaque citoyen. C'est une part du prix de la démocratie, au même titre que le coût des élections européennes (M. Calvet, je suppose, n'envisage pas de les «simplifier»...). La réduction du nombre des langues est une proposition contraire à la lettre et à l'esprit des traités communautaires. C'est une proposition antidémocratique, inégalitaire, génératrice de graves tensions si par malheur elle venait à être appliquée (que M. Calvet veuille bien m'éclairer sur les cas récents où un Etat a pu imposer à certains de ses citoyens une langue qu'ils ne considèrent pas comme la leur je songe par exemple au basque et au catalan en Espagne). Si cette mesure entrait en vigueur, elle aurait un énorme coût social (et même financier, si nous nous en te
Europe: vive la pluralité linguistique
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publié le 17 août 2001 à 0h25
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