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Libération
TRIBUNE

Désarmant refus des Etats-Unis

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par Thérèse DELPECH
publié le 22 août 2001 à 0h27

Le président Bush aurait été impressionné par un conseil que George Shultz (secrétaire d'Etat américain de 1982 à 1989) lui a donné il y a trois ans, à Palo Alto (Californie), lors de son premier briefing sur la politique étrangère. Il s'agissait d'une recette simple, issue d'un manuel de jardinage: «Vous n'aurez pas de belles fleurs si vous n'en prenez pas constamment soin.» Dans cette métaphore agreste, les fleurs représentent le monde extérieur et, tout particulièrement, les alliances. Après six mois à la Maison Blanche, le soin constant n'est pas ce qui frappe le plus dans la politique extérieure de George Bush, en tout cas dans un domaine cher au coeur des alliés, le multilatéralisme. Il a reçu une nouvelle attaque, particulièrement regrettable, avec le rejet par Washington, le 25 juillet, du protocole de vérification de la convention d'interdiction des armes biologiques.

Les raisons du rejet américain sont de trois ordres: l'insuffisance des procédures de vérification, le poids des visites sur l'industrie pharmaceutique et biotechnologique américaine, et la nécessité de protéger les programmes américains de biodéfense. Ces programmes sont autorisés par la Convention de 1972, qui n'interdit que les activités menées à des fins «hostiles». Les trois raisons méritent un examen, ne serait-ce que pour souligner la contradiction évidente qui existe entre la première et les deux autres. Cette contradiction a conduit Washington à donner une priorité constante à la protection de