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Libération

Prince qu'on sort ?

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publié le 1er septembre 2001 à 0h42

Samedi, le prince héritier Haakon de Norvège (descendant par sa grand-mère de Jean-Baptiste Bernadotte, roi de Suède né à Pau) a épousé sa Cendrillon, Mette-Marit Tjessem Hoeiby. Un mariage historique ; aucun héritier d'un trône européen n'avait jusqu'alors choisi comme épouse une mère célibataire avec, de son propre aveu, un passé «dissolu», et vécu avec elle avant les fiançailles. Haakon est décidément un homme de son temps et Mette-Marit une nouvelle Grace Kelly.

Leur mariage fut un vrai délire. Tout le pays, par ailleurs en pleine campagne législative et préoccupé par ses impôts et ses garderies d'enfants, fut saisi d'une véritable fièvre royale. Car il s'agissait d'un grand événement pour ce petit royaume qui, par deux fois, a refusé d'entrer dans l'Union européenne. La monarchie est solidement ancrée en Norvège, même si la famille royale actuelle n'accéda au trône qu'à l'indépendance du pays, en 1905. Depuis, la maison royale occupe une place centrale dans la vie des Norvégiens. Ses membres ont jusqu'à ce jour adopté un savant dosage de style, royal et proche des gens.

Mais le danger est là. Dans les royaumes d'Europe, il ne faut pas, pour les derniers spécimens de sang bleu, devenir trop proches, trop ordinaires. Car la famille royale fascine les Norvégiens et joue un rôle identitaire. La Norvège, îlot de prospérité et de tranquillité, est fière des siens. Les individualités ont souvent brillé hors des frontières. Le pays compte trois prix Nobel de littérature, de grand