Dans les semaines qui viennent nous allons être soumis à une intense campagne de publicité destinée à nous préparer à nous séparer de nos vieux francs. Tout, vous saurez tout sur la manière dont les choses vont se passer et sur les merveilles techniques incorporées dans nos nouveaux bouts de papier, mais il reste à visiter les coulisses de ce spectacle. Pour commencer, souvenez-vous, c'est le 1er janvier 1999 que le franc est mort. La machine publicitaire avait alors tourné à plein, puis on avait oublié l'événement. Pourtant, le franc n'est plus qu'une subdivision de notre monnaie furtive, l'euro. Le 1er janvier, ce sera simplement son coming out.
Deux questions semblent inquiéter: les hausses de prix et la valeur de l'euro. Aucun doute, bien des producteurs et commerçants vont en profiter pour arrondir leurs prix à l'euro supérieur, ou plus. Ils auraient pu changer leurs tarifs sans attendre, mais ils espèrent que leur gourmandise sera ainsi moins visible. C'est prendre les clients pour des imbéciles, mais c'est de bonne guerre. Les gouvernements le savent bien, ils ont déjà commencé à faire les gros yeux mais ne peuvent rien y faire puisque les prix sont libres. Aux consommateurs de se détourner des producteurs qui exagèrent et que les associations ne manqueront pas de repérer. Le résultat sera une augmentation du niveau des prix, et cela va soulever deux problèmes délicats. D'abord pour la BCE, qui promet pour le début 2001 une décrue de l'inflation en dessous du seuil des