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Libération

Salzbourg existait avant Mortier

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publié le 8 septembre 2001 à 0h46

A l'occasion de la fin du mandat de Gérard Mortier à la tête du festival de Salzbourg et des articles qui lui ont été consacrés cet été, je souhaiterais réagir sur le bilan très flatteur dont il est crédité.

Certes, sa gestion me semble positive sur deux points: il a ouvert la programmation à des oeuvres rarement jouées, et il a encouragé la représentation de pièces de théâtre, se montrant conforme en cela à l'esprit des fondateurs du festival.

Toutefois, sa gestion aura comporté des aspects très négatifs, qui ne me semblent pas assez mis en valeur:

­ le prix des places n'a toujours pas été «démocratisé», contrairement à ses promesses. Sur ce plan, il a complètement échoué. Ayant assisté à des représentations de Parsifal et de Don Carlos en 1998, j'ai pu vérifier que le prix des places était aussi élevé qu'à l'époque où Herbert von Karajan, son prédécesseur, dirigeait le festival;

­ la mise en scène a pris une importance démesurée et est devenue de plus en plus choquante. Gérard Mortier aura imposé l'effacement du rôle du chef d'orchestre et des solistes au profit exclusif du metteur en scène. Ayant pour but de «détonner», il aura surtout permis, volontairement, à des metteurs en scène de privilégier leur promotion et de faire de la provocation sans se soucier du respect du message des compositeurs mis en scène;

- l'autocélébration permanente de Gérard Mortier me paraît indécente et n'est pas justifiée. Ayant pour unique souci de dénigrer ses prédécesseurs, il prétend «avoir été