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Libération

Les choix américains

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publié le 10 septembre 2001 à 0h46

La configuration du cycle aux Etats-Unis est maintenant bien claire: le secteur des nouvelles technologies, qui représente à peu près 7 % de l'ensemble de l'économie américaine, est dans une récession profonde et durable. Le taux d'utilisation des capacités dans ce secteur est extrêmement bas, les stocks sont très élevés et encore en hausse malgré la chute de la production et les baisses de prix.

Si l'économie américaine connaît une croissance faible mais pas une récession avec croissance négative, c'est parce que quelques composantes de la demande restent relativement dynamiques: la consommation de services, les achats de voitures, la construction résidentielle. Et c'est ici qu'interviennent les choix de politique économique. Tant la politique monétaire, avec la forte baisse des taux directeurs de la Réserve fédérale, que la politique budgétaire, avec la réduction de 150 milliards de dollars de l'excédent budgétaire initialement anticipé, visent à soutenir la demande des ménages. Et pour l'instant, ça marche: les crédits aux ménages américains croissent de plus de 8 % par an avec la baisse des taux, les achats de maisons neuves progressent, la consommation totale reste forte.

C'est ici que se situe le premier risque: la politique économique des Etats-Unis pourra-t-elle, pendant encore au moins un an, tenir à bout de bras la demande des ménages alors que les autres composantes de la demande reculent? La montée du chômage et la longueur de la période de croissance lente ne vont