La question des retraites sera, à n'en pas douter, l'une des principales questions débattues lors des prochaines échéances électorales. Le débat se déroulera à deux niveaux. Sur le premier front, les représentants des groupes financiers les plus puissants, relayés par leurs porte-parole libéraux, agiteront l'épouvantail démographique pour placer leur offre de fonds de pension et de produits financiers mirifiques. Mais, l'actuelle débâcle boursière lamine la crédibilité de tels discours et il est de plus reconnu par tous les économistes de bonne foi, que la capitalisation ne peut en aucune manière constituer une réponse financière collective à un problème démographique puisque tous les systèmes de financement des retraites sont confrontés de la même manière à celui-ci.
Un second front a donc été ouvert. Sur ce dernier, l'offensive est dirigée contre les défauts du système par répartition. Et il est vrai que, dans le cas français particulièrement, ils ne manquent pas. A cet égard, Jacques Bichot et Michel Godet (Libération, 6 septembre 2001) ont raison d'en souligner plusieurs dont le point commun est l'inégalité de traitement des individus selon qu'ils appartiennent à telle ou telle catégorie puisque tous n'ont pas la même espérance de vie, n'ont pas les mêmes parcours et durée d'activité et n'apportent pas la même contribution au renouvellement démographique.
Cependant, il est permis de se demander si les auteurs de cette dénonciation ont bien choisi leur cible. Est-ce le syst