Donc, mercredi dernier et trois jours durant sans s'essouffler, grand tollé réactif aux propos de Silvio Berlusconi évoquant à Berlin «la supériorité des valeurs occidentales»... On s'indigna si fort qu'un observateur naïf eût presque pu croire que le discours peu diplomatique du président du Conseil italien faisait au talon de ce grand corps sain qu'est l'Union européenne une plaie ouverte qu'il importait de vite cautériser en versant dessus de grands flux d'éloquence comme du mercurochrome. Des perles de rhétorique ponctuèrent une universelle indignation, qui firent comparer le comment dit-on, déjà, «populiste», c'est ça? petit duce à un «taliban des libertés». Et même, tiens ne soyons pas chiches! , «en signe de désaveu», le président de notre Assemblée nationale, Raymond Forni, annula virilement un entretien prévu avec son homologue du Sénat transalpin. Il y eut là de quoi se pincer. Là: non tant dans le propos raciste de Berlusconi que dans le ramdam qu'il suscita. En grattant un peu, on découvrit pourtant qu'il en avait tenu d'autres, et ses ministres fascistes aussi, de concert avec leurs copains néo-nazis du FPO autrichien, vendredi, à Bruxelles, lors du Conseil européen consacré aux attentats du 11 septembre...
C'est bien plutôt cet étonnement qui étonne, et qui inquiète: en s'indignant de la sorte (cris d'orfraie, mouvements de menton et effets de manches), l'Europe laisse entendre, en creux, que Berlusconi eût pu ne pas s'exprimer comme il s'exprima, alors q