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Libération
TRIBUNE

La démission de Washington

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par Georges GUELTE
publié le 2 octobre 2001 à 1h08

Comme toutes les organisations criminelles, le groupe qui a organisé les attentats du 11 septembre tire ses ressources des trafics autorisés par les lacunes du droit international. Une opération militaire n'y changerait rien. Le plus efficace serait d'appliquer un ensemble d'accords internationaux sur les mouvements de capitaux, les exportations d'armes, le trafic de drogues, le transport maritime, la corruption; de faire pression sur les paradis fiscaux et les places off-shore; d'harmoniser les législations nationales, d'organiser une étroite coopération entre les polices, les services de renseignements et les autorités judiciaires de tous les pays.

Or, au cours des derniers mois, le gouvernement américain, soutenu par une grande partie du Congrès et de l'opinion publique, s'est opposé à l'application d'au moins huit conventions internationales, dans les domaines les plus divers, parmi lesquels la corruption et le trafic d'armes légères. En fait, les Etats-Unis refusent toute tentative de réglementation internationale, pour pouvoir, à tout moment, déterminer ce qu'ils jugent conforme à leur intérêt, sans avoir à respecter des obligations extérieures.

Peuvent-ils admettre que, loin d'engendrer partout la démocratie et la liberté, la privatisation et la déréglementation risquent de faciliter l'accès au pouvoir de régimes corrompus, complaisants à l'égard des organisations criminelles? Sont-ils convaincus qu'en l'absence d'un ensemble de règles uniformes, appliquées dans tous le