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Libération

L'inquiétude et l'économie

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publié le 5 octobre 2001 à 1h10

Le monde a fondamentalement changé le 11 septembre. Mais pas l'économie. Nous vivrons désormais dans une plus grande inquiétude. Il est évident que le danger est plus sérieux que nous n'osions l'imaginer, et tout aussi évident que, guerre contre le terrorisme ou pas, ce danger ne disparaîtra pas.

Mais, au moins à moyen terme, il n'est pas clair que cette inquiétude implique une organisation économique dramatiquement différente, ou une performance économique dramatiquement réduite. Certaines formes d'insécurité, les attentats quotidiens, les règlements de comptes dans la rue, peuvent certainement tuer la croissance. On le voit en Colombie, en Algérie. Mais le scénario qui nous attend est probablement une inquiétude diffuse. Donc, des dépenses de sécurité plus importantes; une diminution durable du trafic aérien au bénéfice de technologies de contact virtuel; une diminution du tourisme lointain; un budget de défense plus élevé ­ pour des raisons politiques plus que technologiques. Des changements considérables dans le tissu économique, mais quasiment négligeables au niveau macroéconomique. Pas grand-chose en comparaison des grands changements structurels des cinquante dernières années: l'effondrement de l'emploi dans l'agriculture, puis la nouvelle économie et le développement du secteur high-tech. A court terme, les choses sont différentes. L'économie américaine était bancale avant le 11 septembre. Les entreprises avaient diminué leurs investissements. Seuls les consommateurs