Depuis le 11 septembre, le monde politique s'est fait une religion. Pour la plupart des dirigeants, des élus, des conseillers, des experts, voire des commentateurs, les jeux sont faits, l'élection présidentielle est jouée, Jacques Chirac a gagné. Les terribles attentats qui ont frappé les Etats-Unis seraient l'événement fondateur d'un nouvel équilibre des forces. Le Président serait l'irrésistible bénéficiaire d'une situation fatale au Premier ministre, réduit à camper les éternels seconds. Certains prennent ainsi leurs désirs pour des réalités, beaucoup d'autres confondent le microclimat d'aujourd'hui avec les perspectives d'après-demain. Les uns sont myopes par esprit partisan, les autres le sont par déformation professionnelle. Il est certes parfaitement exact que les circonstances renforcent Jacques Chirac. En période de tensions internationales spectaculaires, le chef de l'Etat incarne la nation et suscite un réflexe de rassemblement. Il avance sur la scène politique, entouré de drapeaux tricolores. Comme de surcroît Jacques Chirac est à l'aise dans les crises, connaît bien les dossiers militaires et trouve instinctivement le ton juste (beaucoup plus que dans les faux plats ordinaires), sa popularité grimpe en flèche, son image s'éclaircit, ses handicaps s'estompent. Ceux qui le contestent au sein de son camp se trouvent pris à contre-pied. En chef des armées, Jacques Chirac est crédible. En avril, dans un semestre seulement, les Français n'éliront cependant pas un géné
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