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Libération

Poudre de perlin-pain-pain

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publié le 6 octobre 2001 à 1h12

Si certains doutent encore que le régime des taliban réinvente le pire du Moyen Age, une seule photo sert de pense-bête. Voilà donc une de ces boulangeries ouvertes à Kaboul par Al-Rashid, organisation islamique qui a une conception très singulière de l'aide humanitaire. Certes, Al-Rashid fournit pains et autres assistances sociales à la population afghane, mais aussi un soutien logistique aux taliban et aux moudjahidin étrangers. La «littérature» propagée par cette même organisation (Libération du 2 octobre) est, en revanche, moins ambiguë: «Tout musulman doit porter les armes, même à la mosquée au cas où le besoin se ferait sentir de faire feu sur un non-musulman.» On imagine trop bien ce que Al-Rashid entend par «au cas où le besoin se ferait sentir». Une forte envie de tirer au sortir de la prière? Une fois de plus, l'islam doit y perdre son Coran. La photo de la boulangerie dit la même violence. D'abord, il est notable que la raison sociale de cette échoppe soit rédigée en partie en anglais. Preuve une fois de plus que les taliban sont toujours aussi férus de cette communication occidentale que par ailleurs ils vilipendent. Au cas où un photographe passerait, l'écriteau hurle internationalement son message: qui distribue du pain ne peut pas être totalement mauvais. Certes, n'était parmi ces quelques hommes «bons», un fantôme qui fait mal. Censément une femme puisque voilée de la tête aux pieds et serrant dans ses bras comme un ballot plus précieux qu'un enfant sa ration