Au début de l'été, Dominique Strauss-Kahn se trouvait sous la menace de trois procédures judiciaires : y avait-il eu concussion dans le redressement fiscal du couturier Karl Lagerfeld ? Y avait-il eu complicité de recel d'abus de biens sociaux dans l'affaire Elf ? Y avait-il eu faux en écriture dans l'affaire de la Mnef ? Une saison plus tard, la justice répond par un triple non. Dans le premier cas, les poursuites sont abandonnées, le spectre de la cour de justice de la République s'évanouit, le ministre ayant simplement suivi l'avis de ses services. Dans le deuxième cas, un non-lieu est prononcé faute de responsabilité personnelle de Dominique Strauss-Kahn ou de bénéfice. Dans le troisième, le parquet lui-même abandonne les poursuites et la relaxe s'impose, aucun préjudice n'ayant eu lieu. Le plus brillant des ministres de Lionel Jospin, démissionnaire pour pouvoir se défendre sans nuire au gouvernement, se trouve ainsi judiciairement lavé de toute faute.
Sur le plan du droit, DSK est réhabilité. Sur le front politique, il reste à lui rendre justice. Devant l'opinion, il a en effet été traité inéquitablement. Nombre de médias l'ont attaqué vilainement, condamné à l'avance, cloué au pilori. Il est peu vraisemblable qu'ils fassent amende honorable. Il est exclu que l'honneur retrouvé de Dominique Strauss-Kahn suscite des titres aussi flamboyants, des photos aussi spectaculaires et des articles aussi imposants que ceux qui l'ont accablé deux années durant. Politiquement, DSK n